PATRICK JEANNERAT C’est Tintin au Tibet
 EN ACTION A Bienne, Patrick Jeannerat
conduit un vélo-taxi deux jours par semaine pendant l’Expo.02.
Histoire de garder la forme.
Le participant
biennois de l’ultime Camel Trophy, disputé dans le Pacifique Sud,
repart à l’aventure. Mais dans la montagne chinoise et sans aide
logistique
Vincent
Donzé 17 juillet 2002
Comme le héros d’Hergé,
Patrick Jeannerat (26 ans) partira cet été au Tibet. Pas à la
recherche d’un ami comme Tchang, victime d’un accident d’avion, mais
pour se découvrir lui-même et pour aider les autres! Pas comme
passager d’un rickshaw, mais au guidon d’un VTT! Reprenons
l’histoire par le commencement. Ce futur ingénieur en gestion
d’entreprises s’est fait connaître en participant au dernier Trophy
de l’histoire Camel. Une compétition de sports nautiques qui s’est
disputée il y a deux ans autour des îles Tonga, dans le Pacifique
Sud.
De l’autre côté de la planète, Patrick Jeannerat se
distinguait par sa curiosité et son ouverture, sourire aux lèvres:
pas question de baisser la tête pour gagner une épreuve. Une
attitude zen qui a écarté l’équipe suisse de la course au podium,
mais qui lui valait la sympathie des autres concurrents et des
autochtones.
 En 2000, Patrick Jeannerat représentait la Suisse au
dernier Camel Trophy.
Assoiffé de défis humains,
Patrick Jeannerat en a relevé un autre l’hiver dernier: le Fulda
Challenge, disputé au Canada: du ski, de la grimpe et de la course
par 52°... Et, pas plus tard que la semaine dernière, le Swiss Power
Gigathlon a servi de test physique, avec une équipe arrivée 11e sur
184. Pour qui? Pour quoi? L’étudiant biennois, qui a franchi hier
matin ses examens finaux d’informatique à Zurich, partira en Chine
pour pédaler sur 3500 kilomètres. Avec trois amis!
Pourquoi
mettre le cap sur la province chinoise de Qinghai? Parce que deux
des quatre participants de la Bikeventure 2002 y ont perdu deux amis
suisses dans un accident de voiture. Et que la mémoire des défunts
perdurera à travers la construction d’une école primaire. "Nous
avons déjà réuni 25 000 francs auprès de divers sponsors", rapporte
Patrick Jeannerat. Un montant qui ne sera pas transporté en
liquide...
La démarche humanitaire est méritoire, mais
pourquoi ne pas la réduire au seul virement bancaire? L’ancienne
star du Camel Trophy répond avec franchise: "Je veux vivre une
aventure. L’idée consiste à remplacer des vacances sans but par un
voyage qui jette des ponts. L’âme du projet est là: agir pour soi et
pour les autres."
L’étudiant biennois sait où il mettra les
pieds: la région choisie a été visitée l’an dernier par son père et
sa mère, Chinoise native de... Hongkong, comme Tchang! Mais le
chemin sera long depuis l’aéroport de Katmandou: "Nous affronterons
la saison des pluies, qui transforme les chemins en torrents",
craint Patrick Jeannerat. Porter 50 kg de matériel sur une douzaine
de cols grimpant jusqu’à 5225 m n’effraie pas ce sportif accompli:
"Avec mon vélo-taxi biennois, je dois tirer parfois deux personnes à
la montée", rigole l’aventurier.
Avec une moyenne de 10 km/h,
trois mois seront nécessaires pour rallier Katmandou à Tongren en
passant par Lhassa. Le Népal, l’Himalaya, l’Everest... Plus
diplomate que Tintin, Patrick Jeannerat parle de "la province
autonome chinoise du Tibet", d’autant que le gouvernement chinois a
promis de doubler leur don: "Il désire soutenir l’aide au
développement étranger dans les quatre provinces les plus
pauvres."
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